ll est extrêmement difficile pour Ilisa de parler d'elle-même, de ses qualités et de ses défauts, parce qu'elle n'a pas de réel concept de soi. Elle a du apprendre très jeune à s'occuper des autres, avant même de s'être réellement forgée une assurance et une image d'elle même. Elle ne réalise pas vraiment que sa vie est aussi importante que celle des autres. Extrêmement protectrice et dévouée, elle est prête à tout donner et tout faire pour sauver ou protéger les gens, peu importe qui et peu importe la situation. Elle est un peu comme une maman universelle qui se soucis de tout le monde, gentil, mauvais, grand ou petit...

Le principal défaut de la sorcière est son manque total de confiance en soi. Elle ne comprends absolument pas comment quelqu'un pourrait s'intéresser à elle quand il y a tant d'autres personnes autour d'elle, elle ne réalise pas ce en quoi elle est douée. Elle rougit comme une tomate au moindre compliment et préfère se tapir dans l'ombre et d'observer les gens plutôt que de participer, d'être dans le feu de l'action. Très réservée, elle ne se livre pas facilement, voir pas du tout. Elle ne donne qu'une illusion de se lier avec les plupart des gens, car elle ne donne jamais rien à propos d'elle même en échange, aucune information. Elle écoute, elle conseille, mais c'est tout. Ce ne sont que des relations à sens uniques... À quelques exceptions: Sa soeur pour qui elle ferrait tout, et quelques personne qui ont dut faire quelques chose d'énorme pour obtenir sa confiance.

L'histoire d'Ilisa n'est pas le genre d'histoire qui commence par un "Il était une fois". Tout commença avec Isobel, sa mère, sorcière née de parents aussi sorciers qui possédaient une petite shoppe d'apothicaire. Après avoir utilisés toutes leurs connexions avec les autres sorciers de leur communautés pour marier leurs 7 autres filles avec des gens comme eux, les parents d'Isobel la promirent au fils de leur voisin, un simple agriculteur. Ils avaient 13 ans quand ils se marièrent, et après 2 fausses couches, à 16 ans, ils accueillirent enfin une petite fille dans leur famille. Ilisa Flòraidh Chisholm n'était qu'un enfant parmi tant d'autre, peut-être un peu plus chanceuse que d'autres, mais qui n'a pas eut la vie si facile non plus. Personne n'a la vie facile, de toute façon, à cette époque, à moins d'être de noble ascendance, ce qui n'était aucunement le cas de la petite. Comme les autres enfants de son village, elle jouait dans les bois, piquait des miches de pain au marché... elle avait tout pour devenir une jeune femme des plus normale. Puis, une énorme vague de maladie emporta près de 50% de toute la petite communauté de Dunbar quand Ilisa avait à peine 6 ans. Savante guérisseuse, voyant la menace de la maladie planer, Isobel concocta un élixir qui les protégerais mais seule Ilisa lui fit assez confiance pour le prendre, et elles seules furent donc épargnées. Plusieurs de ses camarades de jeux furent emportés... mais c'est surtout le soudain décès de ses grands parents maternels et de son propre père qui affligèrent la petite. En l'espace de deux semaines à peine, elle se retrouva seule avec sa jeune mère. Un rupture se créa alors entre la fillette et le reste du monde.

Mais ce n'est pas uniquement chez Ilisa que la rupture se créa. Accablée de culpabilité, Isobel dégénéra rapidement jusqu'à perdre la tête et beaucoup de contacts avec la réalité. Ayant tout nouvellement hérité de la shoppe d'apothicaire familiale, elle se jeta corps et âme dans ses onguents et élixirs divers. Le monde à l'extérieur de se chaudron et de ses plantes n'existait plus. Elle s'enfermait, fabriquait ses potions et les abandonnaient sur la table pour recommencer le cycle. C'est sur les épaules de la beaucoup trop jeune Ilisa que reposait maintenant le fardeau de toutes les responsabilité. À 7 ans, elle était celle qui prenait les décision et qui s'occupait de la maison. C'est elle qui prenait les mystérieux mélanges de sa mère et allait les vendre pour leur faire de quoi subsister, en plus d'apprendre aussi comment en réaliser elle aussi. Mais bien que les talents d'apothicaire d'Isobel soient très appréciés du village (même s'ils étaient tous terrifiés de la femme elle-même), ce n'était pas assez rentable. La fillette devait donc trouver d'autres moyens pour récolter de quoi manger. Elle réalisait souvent les tâches que les adultes ne pouvaient (ou ne voulaient pas) pas faire en échange de quelques pièces, elle échangeait ses petits sabots ou autres objets contre des légumes ou du pain... Et si ce n'était pas assez, il fallait aussi qu'elle gère ces impulsions étranges qu'elle avait. Comme la fois où un gamin un peu plus vieux l'embêtait et qu'en voulant le pousser de son chemin, une force invisible envoya valser le voyou à plusieurs mètres au dessus du sol... Complètement imperméable au reste du monde, ce n'est pas Isobel qui aida sa fille à se débrouiller avec ses nouveaux pouvoirs magiques. Encore une fois, Ilisa dut se débrouiller seule pour apprendre d'elle-même à se contrôler du mieux qu'elle pouvait.

Ilisa venait d'atteindre son 10e printemps quand une nouvelle responsabilité vint s'ajouter à sa liste: Un bébé. Pas le sien, évidement. Celui de sa mère, sa petite soeur, Moira. Personne, pas même Ilisa, ne savait qui aurait put être le père de ce bébé puisque ça faisait des années qu'Isobel ne sortait pas de chez elle, et qu'elle ne voyait jamais de clients, c'était toujours la fillette qui s'en occupait. Les commérages ne mirent pas beaucoup de temps avant de se répandre partout. Si Marie avait put enfanter l'enfant de dieu... Isobel devait avoir eut une liaison avec le diable lui-même et enfanter son successeur. La nouvelle se répandit comme une traînée de poudre. Isobel Chisholm était la maîtresse de Méphistophéles et Moira était une fillette maudite, maléfique. Poussée par un amour inconditionnel, maternel même, pour sa petite soeur, Ilisa se battu becs et ongles, se priva, travailla comme une forcenée pour tenir éloignée les villageois enragés contre sa mère et réussir à trouver de quoi survivre pour eux trois malgré le fait que les gens étaient plus qu'hostiles envers sa famille. Un moment d'inattention de sa part, deux ans plus tard, mena à la mort de sa mère: Exténuée, elle alla au lit, un soir, en oubliant d'installer son système d'alarme de fortune. Des villageois assoiffés de "justice", accompagné du représentant de la loi, en profitèrent pour entrer durant la nuit et mettre sous les verrous la pauvre Isobel qui ne savait aucunement ce qui lui arriverait. C'est seulement en allant sur la place publique le lendemain, Moira sur son dos, pour aller échanger une potions de guérison contre un petit pain, qu'elle découvrit le bûcher qui avait été monté pour les exécutions de la journée, et il n'y en avait qu'un ce jour là. Quand elle réalisa ce qui était sur le point d'arriver, Ilisa tenta de protester, de hurler, de sauver sa mère de son triste sort. À la place, on la força à assister à "l'expiation de tous les pêchés", à "l'épuration de l'âme souillée par le diable" de sa mère. Encore aujourd'hui, l'odeur putride de la chair brûlée hantait les souvenirs de la jeune femme. La chasse aux sorcières venait de faire une nouvelle victime. Isobel Chisholm fut condamnée après avoir aidé tant de gens avec ses mélanges miraculeux. Les gens étaient injustes et cruels et la jeune Ilisa Flòraidh, 12 ans, ne comptait pas finir comme sa génitrice.

Cette nuit là, ne prenant que le stricte nécessaire avec elle, la jeune rouquine et sa petite soeur s'enfuirent du village qui les avait vu naître et grandir. Merlin seul savait dans combien de temps est-ce que les villageois viendrait pour les chercher elles aussi et Ilisa préférait être déjà très loin quand ils le feraient. Pendant près de trois jours, elle marcha à travers forêts et collines, petit sac à l'épaule et sa soeur sur la taille. Quand elles arrivèrent à Glasgow, Ilisa ne tenait presque plus debout. Ça faisait un moment déjà qu'elle sentait ses forces partir à force de marcher sans cesse et de laisser toutes ses portions, déjà très limités, de provision à sa petite soeur, mais elle continuait à mettre un pied devant l'autre parce qu'il fallait qu'elle le fasse pour Moira. À peine eut-elle mis un pied dans la ville qu'elle s'effondra, épuisée comme jamais. Elle ne se souvient pas de ce qui est arrivé ensuite mais elle se rappelle s'être réveillée dans une demeure qu'elle ne connaissait pas, un château probablement. Il y avait plus de luxe et de grandeur dans une pièce de ce bâtiment qu'elle n'avait jamais vu dans sa vie entière. Une jeune fille à peine plus âgée qu'elle vint la voir. Apparement, quand elle s'était écroulée, sa soeur s'était mis à se promener et avait attirer l'attention de la brunette (Rowena, qu'elle s'appelait... Ilisa n'apprit son nom de famille et qui elle était que beaucoup plus tard) qui avait décidé de recueillir les soeurs Chisholm chez elle par bonté de coeur. C'était une intention extrêmement généreuse et honorable mais Ilisa n'était pas habituée de se faire aider, elle n'était pas confortable dans une telle situation. Cette Rowena était vraiment quelqu'un de bien, et Moira semblait bien l'aimer, mais la rouquine ne voulait pas rester. Cette hospitalité la mettait plus que mal à l'aise et elle s'enfuit en catimini un soir avec sa soeur, laissant derrière elle un élixir de guérison en guise de cadeau de remerciement. Elle aurait bien laisser un petit mot, une lettre mais elle n'avait jamais appris à écrire ou à lire.

Glasgow était quand même une grande ville pour l'époque, mais les deux soeurs en firent rapidement leur nouvelle demeure. Ici personne ne les connaissait, ne connaissait leur histoire ou ne cherchait à les connaître. Faisant ce qu'elle faisait de mieux, la jeune fille reprit la vocation pour laquelle l'avait préparer feu sa mère et se trouva une petite clientèle fidèle et régulière pour acheter ses potions et ses élixirs aussi. La chance tournait finalement en la faveur d'Ilisa qui put enfin avoir une vie normale... du moins aussi normale qu'elle pouvait avoir... Il y avait encore quelques personnes qui les regardaient de haut, qui la jugeaient d'élever une enfant en étant si jeune (parce que même pour l'époque, elle était vraiment très jeune comme "mère"). Mais rapidement sa petite poignée de clients réguliers s'agrandit et s'agrandit et elle finit par pouvoir se procurer une petite boutique (qui était aussi sa demeure). Moira et elle vieillissaient et devenaient toutes deux de magnifiques jeunes femmes aimables et appréciées de tous. À peu près au même âge que sa grande soeur, Moira commença elle aussi à démontrer des habiletés magiques et Ilisa tenta de l'aider tant bien que mal, n'ayant pas énormément plus d'expérience et que contrôle qu'elle. Puis, pour une deuxième fois dans sa vie, une certaine jeune écossaise vint à sa rescousse, en quelque sorte. Peu avant le 14e anniversaire de Moira, on frappa à la porte des soeurs Chisholm. C'était Rowena. Méfiante au début, Ilisa accepta tout de même d'écouter ce que son "amie" avait à lui dire. Apparemment, ils ouvraient une école pour sorciers à laquelle la plus jeune des deux soeurs était admissible. D'envoyer sa petite soeur, la prunelle de ses yeux, son petit trésor, à Hogwarts ne fut pas une décision facile, loin de là. L'idée d'être éloignée de cette dernière pour une grande partie de l'année était presque douloureuse pour Ilia. Mais quand on lui offrit de venir aussi afin de mettre au service de l'école ses talents de guérisseuse en lui donnant un poste comme infirmière, elle ne put qu'accepter. Tout ce qu'elle veut, c'est ce qu'il y a de mieux pour sa petite Moira, et Hogwarts est ce qu'il y a de mieux.